Questions au père Pascal Leseur…

Le mois dernier, le père Pascal Leseur fêtait ses 25 ans de sacerdoce. Ordonné le 25 juin 1995, il revient au travers de quelques questions sur son parcours et ce qui l’habite aujourd’hui…

Après 25 ans de ministère, qu’est ce qui t’anime ?

En 25 ans, l’enthousiasme d’un jeune prêtre se confronte au réalisme d’un monde qui n’a pas vraiment faim de Dieu, ou l’Eglise n’a pas bonne presse… Ce qui m’intéresse c’est ce goût de l’Evangile, et ce qu’il transforme dans nos vies. Je crois que le pape François trace une voie prophétique pour l’Eglise et pour l’Evangile. Par un retour à la simplicité, le refus de la mondanité et de la toute puissance de cléricalisme, par une attention renouvelée aux pauvres, à l’écologie, par un désir d’annoncer l’Evangile en acte, nous avons une belle feuille de route !

Ma joie de prêtre est de discerner les petites avancées où les personnes se prennent en main sans attendre de reconnaissances officielles. C’est la création des cellules paroissiales d’Evangélisation sous l’impulsion de Serge et Marie Thérèse Catherinet. C’est des familles qui accueillent des migrants comme Véronique et …Engelmann ou Edith Renaut à Charmes…Ce sont encore les personnes courageuses qui font vivre l’Eglise dans nos villages et quartiers, pour animer la prière, rendre service, être attentif aux besoins des habitants.

Quelles évolutions dans ta vie ?

L’Evangile c’est parfois comme un rabot, il nous taille de l’intérieur. Ce fût pour moi la mise en pratique de cette devise de mon ordination : « Je suis un pauvre qui doit tout demander à Dieu » (curé d’Ars). J’ai eu l’arrogance de la jeunesse, où l’on croit tout transformer à la force de ses poignets. Mais la conscience de ma fragilité, de mon péché et des évènements comme des décès, un neveu de 18 ans, un frère de la leucémie, mon confrère d’ordination Daniel d’un accident, sont des éveils à une confiance renouvelée dans le Seigneur.

As-tu vu une ligne directrice dans ton ministère ?

Lors de mon premier poste à Chaumont, j’ai eu la joie de découvrir et de partager un peu la vie des compagnons à la communauté Emmaüs de Foulain. La joie aussi de participer à l’accueil d’un ordre mendiant, les Clarisses à Roôcourt la Côte.

A Villiers le Sec et Colombey ensuite, nous avons commencé avec des chrétiens, une mission de rencontre des gens, par du porte à porte et des soirées communautaires conviviales et de réflexions. A Joinville j’ai participé à la réflexion sur l’enfouissement des déchets nucléaires, si proche à Bure. Nous avons aussi eu une année entière de mission, accompagnée par des frères Lazaristes.

A Langres, après le départ des sœurs de la Sagesse, nous avons avec des chrétiens essayer de poursuivre des échanges et activités avec des personnes d’origines étrangères, des migrants. Dans les remparts, la vie culturelle autour de la cathédrale et de l’accueil des pèlerins se poursuit, parmi de multiples activités.

Ma vie c’est un peu tout cela, avec un besoin de solitude et de ressourcement.

Mon désir dans l’avenir est de conjuguer un ministère paroissial avec un accueil et des propositions spirituelles. Mes parents m’ont laissé une grande maison au centre de la Haute-Marne, ou après un réaménagement, des locaux sont disponibles pour cela.

Les prêtres sont différents, comment définir votre ministère commun ?

Chacun nous avons un attachement fort au Christ et au service d’un peuple particulier : celui d’une paroisse, d’un diocèse. Notre mission n’est pas seulement pour les chrétiens rassemblés le dimanche, qui ont déjà beaucoup reçus…mais comporte aussi cette aventure ou rien n’est vraiment écrit de la rencontre, avec nos contemporains. Je crois que l’avenir de l’Eglise et de l’Evangile sera dans notre manière de vivre et de proposer une relation au Christ, source de libérations, et nourriture essentielle pour la route…Notre diversité est donc comme autant de portes d’entrées, pour l’annonce de la Bonne Nouvelle.

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