Parole(s)

La cathédrale nous parle, elle nous raconte une histoire, des histoires, vos histoires. Certains souhaitent les partager. Belle lecture.

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La grâce d’une cathédrale

Une cathédrale, c’est comme un palais où réside le Très-Haut, une éblouissante demeure située en plein cœur de la ville, la Maison d’un Père, toujours ouverte et offerte à ses enfants. Certains ont conscience de cette filiation, tandis que d’autres l’ignorent. Ces derniers, pourtant, y entrent aussi en grand nombre, et tous savent qu’ils sont chez eux… La grâce d’une cathédrale, c’est donc d’être la Maison de Dieu et la nôtre…, la maison de son Fils bien-aimé, le Christ, et notre maison, la maison de tous.

            La cathédrale est aussi comme la maison-mère dans un diocèse. Elle tire son nom de la « cathèdre », ce siège où l’évêque prend place pour enseigner. Lui, le pasteur qui conduit son troupeau, est d’abord un docteur de la foi, à l’image de Jésus, assis au milieu de ses disciples pour les enseigner. La cathédrale est, au milieu de la cité, comme une fontaine de grâce, un lieu de renaissance pour ceux qui ont entendu l’invitation de Jésus.

            Quand on parle de ces lieux, c’est pour que tous ceux qui les fréquentent sachent à quel point ils ont été et sont encore aimés et comme on a toujours soin d’eux. Un chœur vaste pour tous ceux qui célèbrent la liturgie ; une nef pour accueillir un peuple nombreux ; des œuvres d’art qui réveillent notre ferveur ou nous rappellent les mystères essentiels de la foi… La grâce d’une cathédrale, c’est aussi que tant de merveilles nous sont offertes, comme un cadeau arrivant gratuitement à travers les siècles dans la foi de ceux qui nous ont précédés.

            Mais nul n’oubliera que la grâce et la beauté d’une cathédrale sont tout autant dans les indescriptibles « pierres vivantes » qui continuent de l’animer et même de l’édifier…

(Cardinal Philippe Barbarin, « La grâce d’une cathédrale », Lyon, Primatiale des Gaules, La Nuée Bleue, collection « La grâce d’une cathédrale », Strasbourg, 2011, pp. 7-11 (avec quelques aménagements)